Suite à l’annonce des résultats de l’étude de l’alimentation totale infantile EAT-i publiés par l’ANSES le 28 septembre 2016, j'ai eu de nombreuses questions de parents me demandant quelles étaient les marques de produits infantiles utilisées pour les analyses. Cette étude très longue a été raccourcie assez succinctement et de nombreux media n'ont pas forcément mis en avant les éléments positifs qui sont tout de même rassurants, ni bien détaillé certains points importants.
L'étude EAT-i publiée par l'ANSES
Le but de l'étude était d'analyser l'exposition des enfants de moins de 3 ans à différents types de contaminants.
Pour faire cette étude, il a été mis en place un échantillonnage représentatifs des consommations alimentaires et des pratiques. Une étude de consommation a été menée chez des parents qui ont rempli des questionnaires pour déterminer les aliments les plus consommés chez les 0-3 ans : laits infantiles, préparations infantiles, fruits, légumes, gâteaux, pains, eaux minérales, de source...), type de conditionnement (pot en verre, plastique...), lieu d'achat (supermarchés, marchés...), mode de préparation (micro ondes, poêle...) ou encore contenants (biberons, assiettes plastiques...). Ainsi plus de 5400 produits ont été achetés spécifiques aux bébés ou non spécifiques puis regroupés en 457 familles d'échantillons.
Les échantillons ont été préparés comme à la maison mêmes conditions de conservation, de chauffage, de présentation que les modes de consommations courantes (mentionnées par les parents dans le questionnaire). Puis ils ont été transmis à des laboratoires d'analyses qui ont recherché 670 substances préalablement sélectionnées par des experts car elles sont généralement présentes en grandes quantités dans les aliments ou sont toxiques. Ainsi différentes familles de substances chimiques ont été analysées comme les phytoestrogènes, mycotoxines, acrylamide, minéraux, additifs, résidus de pesticides, stéroïdes...
Des techniques de détection spécifiques ont parfois été mises en place pour détecter des seuils très bas de certaines substances.
Une fois les concentrations de ces substances déterminées dans les différents échantillons, une phase d'évaluation a été menée pour voir si elles étaient en dessous ou au dessus des seuils acceptables toxicologiques de référence.
Résultats de l'étude
Pour 90% des substances analysées leur présence est en dessous des seuils toxicologiques de référence. Cette étude confirme le bon niveau de sécurité et de qualité des aliments que les bébés français de moins de 3 ans consomment.
Néanmoins pour 10% c'est à dire pour 9 substances (Arsenic inorgatique, Nickel, Plomb, Deoxynivalénol, Toxines T2-H2, Acrylamide, Furane, Dioxines et furanes, PCB), la situation est jugée plus préoccupante.
Face à ces constats, l’Anses rappelle l’importance de mieux comprendre l’origine de la présence de ces substances chimiques dans l’alimentation.
Les industriels de préparations infantiles (non nommées dans le rapport mais celles présentes et principalement consommées autour de 2012) ont donc un rôle à jouer dans la fabrication des produits pour bébés mais aussi dans les autres produits non infantiles qui sont utilisés couramment pour les bébés en faisant attention aux matières premières et effectuer des contrôles encore plus drastiques. En effet si avant l'âge de 12 mois ce sont les préparations infantiles qui sont majoritaires utilisées avec les laits infantiles jusqu'à 4-6 mois puis les petits pots infantiles jusqu'à 12 mois, c'est ensuite principalement les produits courants pour adultes qui sont utilisés à 86%.
Nous, parents devons le plus possible faire attention aux produits que nous proposons à nos bébés, à leur provenance surtout lorsqu'ils ne proviennent pas de l'industrie infantile où les contrôles ne sont pas effectués, à leur processus de transformation. Les acrylamides proviennent du mode de cuisson, nous pouvons faire attention à cela, du plomb dans l'eau du robinet parfois utilisée selon votre tuyauterie par exemple même si le plomb provient principalement des sols. Faire également attention aux contenants utilisés, aux assiettes utilisées, biberons...
Conclusion
Cette étude est une première mondiale menée chez les bébés de 0 à 3 ans qui d'une manière générale montre l'absence ou la présence sous un seuil toxicologique acceptable de composants chimiques. Il important de proposer le plus possible une alimentation adaptée à son bébé jusqu'à ses 3 ans au moins. Ne pas proposer de lait animaux avant 12 mois et seulement du lait maternelle ou infantile. Diversifier le plus possible les sources des aliments, utiliser des produits transformés s'ils sont issus de l'industrie infantile, regardez les listes d'ingrédients, utilisez des produits le moins transformés possibles, avec des liste d'ingrédients courtes et recherchez le plus possible les sources, les provenances... varier les marques, varier les produits, diversifier le plus possible.
Source : L’Anses passe au crible l’alimentation des enfants de moins de trois ans
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