Non j’en veux pas ça vous dit quelque chose ?… votre enfant commence à trier ses aliments, à dire que ça sent bizarre, il tourne la tête et refuse de manger, il préfère des aliments connus qui vont le rassurer. C'est tout à fait normal vers l'âge de 18-20 mois ce refus alimentaire soit néophobie soit sélectivité de l'aliment durera jusqu'aux 6 ans de l'enfant environ. Comment réagir ? Quelle attitude avoir ? Les expériences et enquêtes auprès de parents a permis de dresser une petite liste pour les conseiller sur les meilleures attitudes à adopter pour que les tout-petits goûtent et acceptent de nouveaux aliments.
1- Proposer le plus possible d’aliments lors des débuts de la diversification alimentaire pour qu’il accepte le plus possible d’aliments par la suite. Il aura ainsi moins peur de la nouveauté son palais aura l'habitude de teste de nouvelles choses. Ça c’est bien si votre enfant n'est pas encore dans sa phase de néophobie ou sélectivité alimentaires... Sinon gardez précieusement ce conseils pour votre prochain bébé et focalisez vous sur ces autres points... 2- Lui montrer les aliments, qu’il les voit dans la cuisine, dans son environnement pour se familiariser avec eux. 3- Cuisiner avec lui pour qu’il touche les aliments qu’il y goûte lui-même dans un contexte différent du repas, du face à face de la table. 4- Manger en famille autour d’une table bien dressée dans une assiette bien présentée, et oui le visuel a son importance. Un peu comme nous, un délicieux repas présenté en bouillie sans motif ne nous mettrait pas forcément l’eau à la bouche. 5- Lui montrer l’exemple en en mangeant aussi, comme pour beaucoup d’autres choses c’est l’imitation qui est en jeu. S'il vous voit manger des artichauts par exemple ça va le rassurer en ce disant que cet aliment nouveau pour lui est bien comestible et pas dangereux pour lui, si vous éprouvez du plaisir à manger votre enfant va le ressentir et lui aussi voudra éprouver ce même plaisir et puis lui montrer l'exemple c'est aussi éveiller sa curiosité. 6- Eviter de lui dire que c’est bon pour la santé, il ne comprend pas forcément ce que ça veut dire. Comment expliquer qu'un aliment comme une barre chocolatée au caramel (vous voyez ce que je veux dire) c'est bon mais pas bon pour la santé, votre tout-petit ne comprendra pas. 7- L’obliger à goûter une bouchée ou deux au moins pour tester et dire après s'il aime ou pas, on ne peut pas dire "je n'aime pas avant d'y avoir goûté". 8- Ne pas le forcer à manger l'aliment ni a finir toute l'assiette, mieux vaut le laisser ne pas manger, s’il n’a aucun problème de poids le laisser se réguler tout seul. 9- Rester calme. Cela ne sert à rien de vous énerver votre enfant pourrait s'énerver aussi et au final l'ambiance familiale autour de la table n'est pas propice à l'apaisement et au repas chaleureux ou alors votre enfant peut se fermer comme une huître et ne rien pouvoir manger. Alors ne vous énervez pas et surtout n'utilisez pas les aliments comme punition. Les aliments sont là pour nourrir votre enfant et pas pour le punir ou même l'utiliser comme chantage. 10- Proposer et re-proposer l’aliment au moins 7 à 8 mois pour avoir le plus de chance possible qu’il en mange. Très souvent les parents s'inquiètent en voyant le peu d'aliments que mangent leur enfant et s'il va avoir des carences, s'il faut le forcer etc... Sachez déjà que la phase de refus alimentaire est normal donc votre enfant n'est pas le seul. Regardez sa courbe de poids, s'il continue à prendre du poids et que sa croissance est harmonieuse alors c'est que ça lui suffit. Regardez ce que consomme votre enfant sur une journée pour voir s'il a bien du calcium, des protéines, du fer, des vitamines etc... ça n'est pas grave si c'est toujours le même aliment, manger tous les jours une banane permet d'apporter certes du sucre mais de la vitamine C par exemple, du phosphore, beaucoup de potassium etc... Analysez le contenu de l'assiette de votre enfant avant de vous inquiéter. Dans tous les cas ne lui montrez pas votre inquiétude (oui je sais c'est plus facile à dire qu'à faire) car s’il voit qu’il peut vous perturber sur ce point il n’hésitera pas à aller encore plus loin pour montrer son autorité, son autonomie. Si malgré tous ces conseils votre enfant ne veut toujours pas manger de nouveaux aliments, que cette situation vous stress ou vous inquiète n'hésitez pas à en parler 1) à votre pédiatre ou une diététicienne pour voir si le régime alimentaire ne peut engendrer de carence particulière ça vous rassurera et 2) à aller voir un psychologue car parfois le refus de manger est lié à certains troubles... Ainsi se développe de plus en plus le "syndrome d’hypersélectivité alimentaire", une forme névrotique de refus alimentaire, qui consiste à consommer un nombre très restreint d’aliments, en général énergétiques, selon un rituel très stéréotypé (présence d’un adulte référent, produit identique d’un repas à l’autre) et qui rend impossible la diversification alimentaire. La prise en charge la plus courante est une thérapie comportementale selon Sandrine Monnery-Patris docteur en psychologie et chargée de recherche au Centre des sciences du goût et de l'alimentation INRA-CNRS de Dijon. Par exemple un manque d'affection peut se traduire ainsi chez votre enfant : "au moment du repas si je ne mange pas papa ou maman s'intéressent à moi tiens pas bête je vais moins manger et papa et maman s'occuperont ainsi de moi..." C'est évidemment très caricatural il y a beaucoup d'autres situations mais parfois une prise en charge rapide peut résoudre facilement le problème pour retrouver le calme à la maison ! A lire ou à relire les débuts du dossier sur la néophobie et sélectivité alimentaires: |
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Proposer l'aliment en douceur
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